Page:Cousin - De la métaphysique d’Aristote, 1838.djvu/10

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ment aucun ; il les comprend tous, et donne à chacun d’eux sa place légitime dans l’ample sein de la science nouvelle qu’il établit au-dessus de toutes les sciences particulières ; à savoir, la science des principes et des causes, la philosophie première. Il y a là, s’il est permis de le dire, des traits d’éclectisme dont il est impossible de ne pas être vivement frappé.

Le douzième livre est loin d’être aussi achevé que le premier pour la composition et pour le style. On peut le diviser en deux parties : les cinq premiers chapitres, qui résument tous les livres antérieurs, et les cinq derniers qui renferment la théodicée d’Aristote. Cette théodicée ne pouvait donc être, et elle n’est en effet qu’une ébauche, mais c’est une ébauche de la plus étonnante grandeur. C’est là que, parmi des contradictions et des obscurités qui peut-être ne seront jamais entièrement levées, se rencontrent en foule toutes ces idées sur lesquelles les siècles ont travaillé, et qui, mises au monde trois cents ans avant notre ère, ont constamment reparu à toutes les grandes époques de la philosophie, à mesure qu’on pénétrait davantage dans les profondeurs du problème de l’existence et de la nature du premier principe. Prenez les formules les plus hautes dans lesquelles le génie moderne, fécondé par le christianisme, a ex-