Page:Cousin d’Avallon - Diderotiana.djvu/112

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talens ; la prospérité les rend inutiles, et porte aux premiers emplois les ineptes, les riches corrompus et les méchans.

« Qu’ils songent que la vertu couve souvent le germe de la tyrannie.

« Si le grand homme est longtemps à la tête des affaires, il devient despote ; s’il y est peu de temps, l’administration se relâche, et languit sous une suite d’administrateurs communs.

« Qu’ils songent que ce n’est ni par l’or ni par la multitude des bras qu’un état se soutient, mais par les mœurs.

« Mille hommes qui ne craignent pas pour leur vie sont plus redoutables que dix mille qui craignent pour leur fortune.

« Qu’ils songent que si dans les circonstances qui permettent la délibération le conseil des vieillards est bon, dans les instans de crise la jeunesse est communément mieux avisée que la vieillesse. »