Page:Cousin d’Avallon - Diderotiana.djvu/128

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vreté a ses franchises ; l’opulence a sa gêne.

Ô Diogène, si tu voyais ton disciple sous le fastueux manteau d’Aristippe comme tu rirais ! Ô Aristippe ! ce manteau fastueux fut payé par bien des bassesses ! Quelle comparaison de ta vie molle, rampante, efféminée, et de la vie libre et ferme d’un cynique déguenillé ! J’ai quitté le tonneau où je régnais pour servir sous un tyran.

Ce n’est pas tout, mon ami ; écoutez les ravages du luxe, les suites d’un luxe conséquent.

Ma vieille robe de chambre était une avec les autres guenilles qui m’environnaient : une chaise de paille, une table de bois, une tapisserie de Bergame, une planche de sapin qui soutenait quelques livres, quelques estampes enfumées, sans bordure, clouées par les angles sur cette tapisserie, entre ces estampes trois ou