Page:Cousin d’Avallon - Diderotiana.djvu/137

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à son dernier voyage ; cent fois dans la route il avait calculé par ses doigts le fond de sa fortune ; il en avait arrangé l’emploi, et voilà toutes ses espérances trompées ! À peine lui reste-t-il de quoi couvrir ses membres nus. Sois touché de la tendresse de ces deux époux ; vois la terreur que tu as inspirée à cette femme ; elle te rend grâces du mal que tu ne lui as pas fait ; cependant son enfant, trop jeune pour savoir à quel péril tu l’avais exposé, lui, son père et sa mère, s’occupe du faible compagnon de son voyage ; il rattache le collier de son chien : fais grâce à l’innocent ! Vois cette mère fraîchement échappée des eaux avec son époux ; ce n’est pas pour elle qu’elle a tremblé, c’est pour son enfant : vois comme elle le serre contre son sein ; vois comme elle le baise ! Ô Dieu ! reconnais les eaux que tu as créées ; reconnais-les, et lorsque ton souffle les