Aller au contenu

Page:Cousin d’Avallon - Diderotiana.djvu/60

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.



Diderot était magnanime et bonhomme. Un poëte médiocre avait composé contre les incrédules une satire qui ne se vendit pas ; l’auteur des Pensées Philosophiques y était moins ménagé que les autres écrivains reconnus pour esprits forts. Le poëte, ayant appris que Diderot était bon et obligeant, alla le trouver pour lui demander pardon de l’avoir attaqué, et lui avoua qu’il avait envisagé sa satire comme une petite ressource contre un besoin momentané : « Tout n’est pas perdu, lui répond le philosophe ; M. le duc d’Orléans, retiré à Sainte-Geneviève, m’honorait autrefois de ses bontés ; aujourd’hui que nous avons pris l’un et l’autre de nouvelles façons de penser, il croit que dire du mal de moi c’est servir l’église ; mettez à la tête de votre écrit une épître dédiée à ce prince, et il vous récompensera. »