Page:Cousin d’Avallon - Diderotiana.djvu/61

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Le poëte demanda ce qu’il fallait dire dans cette dédicace : Diderot lui en donna le plan, et finit par l’écrire lui-même. L’événement justifia la prédiction ; le poëte obtint de son Mécène une gratification, médiocre à la vérité, mais il fut récompensé.



Tout sensible qu’était Diderot, sa sensibilité n’égalait point celle de Jean-Jacques ; aussi fut-il plus sage et moins éloquent que le Génevois. Le génie est une espèce d’ivresse qui double les facultés de celui qui l’éprouve, mais qui, étant trop forte, ne permet pas de voir les objets tels qu’ils sont ; aussi rien de plus rare que l’union de la sagesse et du génie. — La sagesse, disait Diderot, est l’ouvrage du jugement, que le vulgaire appelle raison ; et le génie est l’effet de l’enthousiasme, que le vulgaire appelle folie.