Page:Cousin d’Avallon - Diderotiana.djvu/62

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Voici le jugement de J. J. Rousseau sur Diderot ; il doit être d’autant moins suspect que l’auteur d’Émile ne le porta qu’après avoir rompu entièrement ses liaisons avec cet encyclopédiste.

« Les formes de M. Diderot ont étonné ce siècle, qui en a d’autres, et c’est ce qui lui a fait autant de détracteurs que d’admirateurs ; mais chaque siècle change de formes, et les hommes ne changent point de raison ; au bout de quelques siècles les formes, qui se sont détruites les unes par les autres, sont comptées pour très-peu de choses, et l’on ne fait entrer dans les jugemens que les idées dont les auteurs ont enrichi l’esprit humain. Lorsque M. Diderot sera à cette distance du moment où il a vécu, cet homme paraîtra un homme prodigieux ; on regardera de loin cette tête univer-