Page:Cousin d’Avallon - Diderotiana.djvu/74

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J’aurais pu ajouter, continue Diderot : Et vous croyez que la grâce est compatible avec l’absurdité ? Mais je me tus par pitié ; je m’accusai même de dureté ; car pourquoi montrer à un artiste les défauts de son ouvrage quand il n’y a plus de remède ? C’est le contrister bien en pure perte, surtout quand il n’est plus d’âge à se corriger.



Diderot et J. J. Rousseau furent pendant plusieurs années liés de la plus étroite amitié ; tous deux avaient les passions extrêmement vives ; mais le dernier était naturellement ombrageux et susceptible ; il s’offensa un jour (en 1757) d’un propos tenu par Diderot à une personne de leur société. Ce propos avait l’air d’une indiscrétion, d’un abus de confiance, et n’était qu’une explication nécessaire d’un procédé mal interprété ; cependant Rous-