Page:Couté - La Chanson d’un gas qu’a mal tourné.djvu/155

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L’ENFERMÉE


J’vis cheu mes enfants, pas’ qu’on m’trouv’ berlaude :
I’s m’coup’nt du pain blanc, rapport à mes dents ;
I’s m’donn’nt de la soup’ ben grasse et ben chaude,
Et du vin, avec deux bouts d’sucr’ dedans.
I’s font du ben-aise autour de moun âge ;
Mais, ça, c’est l’méd’cin qu’en est caus’, ben sûr !
I’s m’enferm’nt dans l’clos comme eun’ pie en cage,
Et j’peux pas aller pus loin qu’les quat’ murs.

                                La porte !
        I’s veul’nt pas me l’ouvri’, la porte !
Quoué que j’leu-z-ai fait, qu’i’s veul’nt pas que j’sorte ?
        Mais ouvrez-la moué don’, la porte !…

Hé ! les bieaux faucheux qui part’nt en besogne !
Non ! j’sés pas berlaud’ : j’ai tous mes esprits !