Page:Couté - La Chanson d’un gas qu’a mal tourné.djvu/30

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propres surtout à la satire, témoin Jean de Meung, Mathurin Régnier, Bruant. Et qu’a fait Péguy, cet autre Orléanais pourvu d’une culture très supérieure à celle de Couté, sinon de rompre quantité de lances contre les moulins à vent qu’étaient, selon lui, la plupart de ses contemporains ? Ce n’est qu’une approximation, puisque, d’abord, du penchant à la satire l’Orléanais n’a pas le monopole, ensuite, qu’on ne saurait trouver d’autre trait de ressemblance entre un Péguy et un Couté.

Satiriste, à qui celui-ci pouvait-il s’en prendre ? À quoi, plutôt ? Aux excès, aux contradictions qui frappent les yeux de quiconque les ouvre : inégale répartition des richesses, misère et luxe, égoïsme des possédants, leur état d’esprit qui les fait recommander aux pauvres une morale dont eux-mêmes se soucient comme de la cendre de leur premier cigare. Ce n’est pas en faisant sonner cette corde que Couté a trouvé des vibrations nouvelles, si toutes ne sont pas absolument indifférentes. Et notons, à l’actif de son bon sens, que, dans ce qui mérite de rester de lui, on ne trouve à peu près pas de ces « promesses magnifiques et creuses » que Sainte-Beuve signale chez Dupont. Notons aussi que Dupont écrit en 1849 son Chant du vote où il acclame le suffrage universel, et que Couté, soixante ans après, sans le moindre résultat au