Page:Couté - La Chanson d’un gas qu’a mal tourné.djvu/31

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surplus, dénonce l’inconscience ou l’ignorance de la majorité des électeurs, majorité qui se recrute aussi dans la minorité.

En revanche, je cherche inutilement où, avant que Couté ne l’ait pincée, j’aurais pu entendre sonner une corde si bellement rurale. Je ne dis pas : rustique ; par je ne sais quels rappels combinés de visions personnelles et de lectures, ce mot crée une atmosphère faussement poétique, où ne peut s’épanouir qu’une fade littérature régionaliste. Mais rural ! Quelle sonorité ! Immédiatement je vois une mare aux eaux noires et vertes, des pâtures d’herbe rase, des champs où la bise siffle dans les flûtes de Pan des éteules, des oies qui cacardent en oscillant sur leurs pattes, des canards qui canquètent en tendant le cou vers leurs frères sauvages dont le triangle fend le ciel en grisaille. Rural ! Et je sens le fumier dans les cours, des odeurs de suint animal et de sueur humaine. Je… Ah ! parfaitement ! Ce ne sont pas choses à dire dans un salon. Hé ! que me font les salons ? Elles sont à proclamer en tête de l’œuvre fragmentaire d’un Gaston Couté.

Il y a des coquilles qu’il faudrait inventer. Feuilletant le no 1069 bis des Annales politiques et littéraires, j’y ai lu : « Un paysan est un état d’âme. » On sait