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6. Meng tzeu alla voir Siang, prince de Leang (fils de Houei). En sortant du palais, il dit : « En le considérant de loin, je n’ai pas vu en lui l’air majestueux d’un prince ; en le regardant de près, je n’ai trouvé en lui rien qui m’inspirât le respect. Il m’a demandé brusquement par quel moyen l’empire pourrait recouvrer la tranquillité. Je lui ai répondu : « Il trouvera la tranquillité dans l’unité de gouvernement ». « Qui pourra, dit le prince, lui donner l’unité ? » « Ce sera, lui ai-je répondu, celui qui n’aimera pas à faire périr les hommes. » Le prince dit : « Qui pourra (se soustraire à la tyrannie des princes cruels et) se donner à lui ? »

« Je lui ai répondu : « Tout le monde sans exception se donnera à lui. Prince, ne savez vous pas ce qui a lieu pour les moissons ? Si, au septième ou au huitième mois de l’année, la terre est aride, les moissons se dessèchent. Si le ciel se charge d’épais nuages et qu’il tombe une pluie abondante, les plantes prennent leur essor et grandissent rapidement : Qui pourrait les arrêter dans leur croissance ? A présent, dans tout l’empire,