Page:Couvreur - Les quatre livres, 1895.pdf/363

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

9. Meng tzeu, dans une audience, dit à Siuen, roi de Ts’i : Prince, si vous vouliez élever un grand édifice, vous ordonneriez au directeur des travaux de chercher de grands arbres. S’il les trouvait, vous seriez content, parce que vous les jugeriez capables de supporter le poids de la toiture. Si les ouvriers les amincissaient avec la hache, vous seriez indigné, parce que vous ne les jugeriez plus capables de porter le poids de la toiture. (Les hommes vertueux et capables sont comme les poutres et les colonnes de l’État). Dès l’enfance ils ont étudié l’art de se gouverner eux mêmes et les autres. Arrivés à l’âge mûr, ils désirent exercer cet art dans les emplois publics. Si le roi leur disait : « Pour le moment, laissez là ce que vous avez appris (la bienfaisance, la justice et les autres vertus), et suivez moi (à la recherche des richesses et des plaisirs) », que faudrait il penser de cette conduite ? (Ne serait ce pas amoindrir la vertu et l’habileté des hommes sages, comme un ouvrier mal avisé amincirait les poutres et les colonnes d’un grand édifice) ?

« S’il y avait ici une pierre précieuse, valût elle quinze mille livres d’argent, (pour augmenter encore sa valeur) vous chargeriez un lapidaire de la tailler