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qu’ils n’aiment un jeune arbre ? Leur manque de réflexion est extrême. »

14. Meng tzeu dit : « L’homme aime toutes les parties de son être sans exception. Parce qu’il les aime toutes, il doit les soigner toutes sans exception. Parce qu’il n’y a pas un pouce de sa peau qu’il n’aime, il n’y a pas un pouce de sa peau qu’il ne soigne. Pour savoir s’il soigne sa personne bien ou mal, le seul moyen n’est il pas de faire réflexion sur lui-même (et d’examiner s’il ne donne pas plus de soin à son corps qu’à son âme) ?

« Entre les différentes parties qui constituent l’homme, les unes sont nobles, les autres sont viles ; les unes sont importantes, les autres ne le sont pas. Il doit éviter de soigner les moins importantes au détriment des plus importantes, et les moins nobles au détriment des plus nobles. Celui qui soigne spécialement les moins importantes, est un homme vil ; celui qui soigne spécialement les plus importantes, est un homme vraiment grand. Un directeur de jardins publics qui négligerait les sterculiers et les catalpas pour soigner les jujubiers sauvages, serait un mauvais directeur