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Page:Couvreur - Poésies, 1908.pdf/25

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Comprendre, aimer, mourir : forme triple et profonde,
Qui règle l’harmonie et le rythme du monde ;
S’anéantir pour soi, puis refleurir ailleurs,
N’être qu’un simple point de la courbe tracée
Pour l’intégration de l’immense Pensée,
Un passage éphémère à des états meilleurs ;

Voilà ce qui nous trouble en nos désirs vulgaires.
Mais si nous connaissions ces augustes mystères,
Ce rythme intérieur de la Divinité,
Alors, comme autrefois l’empereur Marc-Aurèle,
Nous vivrions, les yeux sur l’absolu modèle,.
Réjouis à jamais par sa seule beauté.

Monte donc, ô Pensée, et va jusqu’aux portiques
Où vit encor l’esprit de tes maîtres mystiques.
Les vents y font passer un frisson éternel ;
Mais claires, au-dessus de ces hautains asiles,
Les constellations rayonnent, immobiles,
Et tu te baigneras dans la splendeur du ciel.


1899.