Page:Crébillon - La Nuit et le Moment.djvu/112

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vœux ! Je puis donc enfin vous parler de mon amour.

CIDALISE.

On ne peut pas moins, à ce qu’il me semble. Vous venez de vous engager tout-à-l’heure à ne m’en parler jamais, & c’est une parole que je vous avertis que je ne vous rends pas.

CLITANDRE.

Ah ! pouvez-vous penser que je vous l’aye donnée sérieusement, & que je puisse garder le silence sur une passion renfermée si long-tems, lorsque je puis me flatter qu’en le rompant, je ne vous déplairai pas ?

CIDALISE.

Je ne crois pas que ce soit cela que je vous ai dit ; mais laissons, de grace, cette discussion. Vous ne mourez plus de froid à présent, & vous m’obligeriez de vous souvenir que vous me devez l’histoire de Julie.