Page:Crébillon - La Nuit et le Moment.djvu/134

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couté, ne vous le rende un jour bien méprisable.

CLITANDRE.

Pourriez-vous me soupçonner de penser mal de vous, & doutez-vous de mon estime ? Mais oui, car vous m’avez dit que je vous prenois pour une Araminte. Il étoit assurément flatteur pour moi, ce propos-là.

CIDALISE.

Je n’ai peut-être rencontré que trop bien, & la façon dont je me rends…

CLITANDRE.

Eh ! comment vouliez-vous ne vous pas rendre ? Vous m’aimez. Quoique vous ne me l’ayez dit que d’aujourd’hui, ce n’est cependant pas de ce moment-ci que je le sçais. Votre confiance en moi ; les sacrifices que vous m’avez faits, sans que je vous les eusse demandés, ni que vous-même peut-être crussiez