Page:Crébillon - La Nuit et le Moment.djvu/148

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Eh quoi ! Charmante Cidalise, voudrez-vous toujours vous reprocher d’avoir fait mon bonheur, ou plutôt me punir d’avoir ôsé me rendre heureux ? Je suis coupable sans doute ; mais si vous vouliez vous rendre justice, vous trouveriez non seulement bien des raisons pour me pardonner mon crime, mais même dequoi vous étonner de ce que je ne l’ai pas commis plûtôt.

Elle se tait, soupire & s’obstine à ne le pas regarder. Il continue.

Levez donc sur moi vos yeux ; qu’ils me disent, si votre bouche ne veut pas le prononcer, que vous ne me haïssez pas ! Je ne puis vivre un instant avec la crainte de vous avoir déplu. Voulez-vous donc me faire mourir de douleur ?

Il lui baise tendrement les mains.


CIDALISE.
Toujours fâchée.

Ah ! traître !