Page:Crébillon - La Nuit et le Moment.djvu/232

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sang froid que d’abord que je voulois bien me sacrifier, rien n’étoit moins embarrassant que son affaire ; que je me flattois qu’elle me rendoit assez de justice pour ne pas douter de ma discrétion ; mais que comme il se pouvoit qu’Oronte, qui véritablement est d’une jalousie à désespérer, apprît que j’avois passé la nuit chez elle, & qu’il ne s’en tourmentât si l’on paroissoit vouloir le lui cacher, j’irois ce matin-là même le gronder sur ses caprices, & lui dire que j’avois vainement employé la plus grande partie de la nuit à la prier de les lui pardonner. Elle approuva l’arrangement que je lui proposois, & me promit une amitié éternelle.

CIDALISE.

Cela est assûrément bien beau de part & d’autre, & cette affaire ne pouvoit pas plus noblement se terminer.

CLITANDRE.

Se terminer ! Oh ! elle ne l’est pas encore.