Page:Crébillon - La Nuit et le Moment.djvu/39

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CLITANDRE.

Je l’ai adorée, j’en conviens ; mais peut-être aussi est-ce moins ma façon de penser que je viens de vous peindre, que celle qu’il semble que quelques personnes ont aujourd’hui.

CIDALISE.

Ah ! quelques chagrins que la vôtre vous ait procurés, n’en changez pas. Il est possible, croyez-m’en, que vous rencontriez une femme plus digne de vos sentimens que ne l’a été Célimene ; & vous auriez trop à vous reprocher, si vous cherchiez à vous venger, sur une Maîtresse estimable, des affreux procedés de celle-là.

CLITANDRE.

Ce n’est pas non plus mon intention, & si vous connoissiez celle que mon cœur desire, vous ne me soupçonneriez pas d’une idée aussi injuste qu’elle seroit barbare.