Indifférents au parthe, et soumis aux romains.
Sous votre empire enfin prétendre nous réduire,
C'est moins nous conquérir que vouloir nous détruire.
Dans ce discours rempli de prétextes si vains,
Dicté par la raison moins que par les romains,
Je n'entrevois que trop l'intérêt qui vous guide.
Eh bien ! Puisqu'on le veut, que la guerre en décide.
Vous apprendrez bientôt qui de Rome ou de moi
Dut prétendre, Seigneur, à vous donner la loi,
Et, malgré vos frayeurs et vos fausses maximes,
Si quelque autre eut sur vous des droits plus légitimes.
Et qui doit succéder à mon frère, à mon fils ?
À qui des droits plus saints ont-ils été transmis ?
Qui ? Vous, Seigneur, qui seul causâtes leur ruine !
Ah ! Doit-on hériter de ceux qu'on assassine ?
Qu'entends-je ? Dans ma cour on ose m'insulter !
Holà, gardes...
, à Pharasmane.
Seigneur, qu'osez-vous attenter ?
, à Rhadamisthe.
Rendez grâces au nom dont Néron vous honore :
Sans ce nom si sacré, que je respecte encore,
En dussé-je périr, l'affront le plus sanglant
Me vengerait bientôt d'un ministre insolent.
Malgré la dignité de votre caractère,
Croyez-moi cependant, évitez ma colère.
Retournez dès ce jour apprendre à Corbulon
Comme on reçoit ici les ordres de Néron.
Scène III.
Qu'avez-vous fait, Seigneur, quand vous devez tout craindre...
Hiéron, que veux-tu ? Je n'ai pu me contraindre.
D'ailleurs, en l'aigrissant j'assure mes desseins :
Par un pareil éclat j'en impose aux romains.
Pour remplir les projets que Rome me confie,
Il ne me reste plus qu'à troubler l'Ibérie,
Qu'à former un parti qui retienne en ces lieux