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poésies.


Et Dieu, c’est la justice, et sa toute-puissance
Des peuples opprimés prend toujours la défense,
Soit qu’ils disent : Seigneur ! soit qu’ils disent : Allah !
Malheur à l’insensé dont la haine fatale
Veut asservir le droit à la force brutale,
Car derrière le droit il trouve Jéhovah !

De France et d’Albion l’union fraternelle
Toujours saura briser ta force qui chancelle.
Qui pourrait résister à leur glaive vengeur ?
Albion sur les mers commande en souveraine ;
La France, des combats noble et sublime reine,
Un jour soumit le monde à son drapeau vainqueur.

Terre de nos aïeux, ô sublime contrée !
Toi dont nous conservons la mémoire sacrée,
Comme ton nom est grand parmi les nations !
Et pareille à l’étoile étincelant dans l’ombre,
Les peuples égarés au sein de la nuit sombre,
Retrouvent leur chemin au feu de tes rayons.

Ô phare lumineux allumé par Dieu même !
Tu portes sur ton front, ainsi qu’un diadème,
Deux astres radieux, le courage et l’honneur.
Quand l’erreur et le mal bouleversent le monde,
Pour voiler leur éclat en vain l’orage gronde,
Ils conservent toujours leur force et leur splendeur.

Ô foyer de la gloire ! ô terre du génie !
Toi que tous les grands cœurs adoptent pour patrie,