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octave crémazie

Né à Québec, le 16 avril 1827, d’une famille originaire du Languedoc,[1] il avait fait ses études au séminaire de cette ville. Il était entré ensuite dans le commerce et était devenu l’associé de ses deux frères Jacques et Joseph, fondateurs d’une maison de librairie qui vient de s’éteindre après avoir duré au delà de trente ans. Humble dans ses commencements, elle prit après 1855, sous la direction d’Octave, un développement considérable, trop rapide peut-être, trop hâtif à une époque où les livres étaient encore d’un débit assez difficile ; ce qui fut la première cause du désastre qu’elle a éprouvé quelques années plus tard. Quoi qu’il en soit, il convient d’ajouter ici que cette maison française est une de celles qui ont le mieux servi le mouvement littéraire au milieu de nous.

Crémazie a été l’un des fondateurs de l’Institut canadien de Québec, et l’un de ses membres les plus actifs tant qu’il a vécu au Canada.

Tout au fond de sa librairie s’ouvrait un petit

  1. Jacques Crémazie, bisaïeul du poète, était né en 1735 à Artigat, petit village de l’ancien diocèse de Rieux, en Languedoc (aujourd’hui dans le département de l’Ariège). On voit par son certificat de liberté déposé, à l’époque de son premier mariage en 1762, à l’évêché de Québec, qu’après avoir séjourné sept ans à Pamiers et deux à Bayonne, il s’était embarqué sur la flûte du roi le Canon, et était arrivé à Québec en 1759. M. l’abbé Tanguay, dans son excellent Dictionnaire généalogique des familles canadiennes, nous apprend que ce Jacques Crémazie épousa en secondes noces, à Québec, le 27 avril 1783, Marie-Josette Le Breton. De ce mariage naquit, le 14 octobre 1786, Jacques, père d’Octave Crémazie.