Page:Crémieux et Blum, Bagatelle.djvu/29

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BAGATELLE, l’arrêtant.

Oh ! mon petit ami, vous savez, les bonnes plaisanteries sont toujours les plus courtes. (Elle va pour sonner.) Il faut pourtant que cela finisse.

GEORGES, l’arrêtant.

Ne vous donnez donc pas la peine…

BAGATELLE.

Comment ?

GEORGES, sonne et casse le cordon de la sonnette qui se trouve à droite de la glace sur la cheminée.

Vous voyez, madame, je fais ce que je peux.

BAGATELLE.

Oh ! cette Finette, je la tuerais…

GEORGES.

Pourquoi faire ? ça ne la changerait pas, allez !

BAGATELLE.

Ah ! prenez garde, petit gouailleur…

GEORGES.

Prendre garde à quoi ? Il faut savoir parler aux femmes de théâtre… Voyons, nous ne sommes pas des enfants ! Écoutez, ma toute belle, je m’appelle Georges de Planteville… J’ai dix-huit ans et je suis riche !… Qu’est-ce que vous en dites, hein ?

BAGATELLE, vivement et prenant une cravache.

Oh !… Eh bien ! mon petit Planteville, vous allez voir comment répondent de temps en temps les femmes de théâtre. (Elle le menace de sa cravache.)

GEORGES, effrayé, à part.

Ah ! Est-ce que j’aurais été un peu loin ?

BAGATELLE, ouvrant la fenêtre.

Allez-vous-en immédiatement me chercher mes clefs,