Page:Crémieux et Blum, Bagatelle.djvu/40

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GEORGES.

Rien, non, madame ! mais enfin… je suis petit, n’est-ce pas ?… Eh bien ! on a quelquefois besoin d’un plus petit que soi !

BAGATELLE.

J’ai eu besoin de monsieur ?

GEORGES.

Mais pas plus tard qu’hier soir… Si quelqu’un… quand ces quatre goujats vous sifflaient !

BAGATELLE, vivement.

Vous étiez là ?

GEORGES.

Comme tous les soirs depuis un mois… comme j’y serai aujourd’hui… comme j’y serai demain.

BAGATELLE.

Ah mon Dieu ! Et celui qui les a gifflés, est-ce que ce serait… vous ?

GEORGES, piteux.

Eh bien, oui… c’est bête comme tout de vous dire cela à présent… J’ai l’air de demander…

BAGATELLE.

C’était vous !… Êtes-vous bête de ne pas l’avoir dit tout de suite !

GEORGES.

Dame, je ne voulais rien devoir qu’à mon habileté… C’est pas l’embarras… elle est jolie, mon habileté.

BAGATELLE.

Ah ! c’est bien, cela, monsieur Georges…

GEORGES.

Vous trouvez ? Oh ! avec les hommes, je suis plus hardi qu’avec les femmes ; mais, soyez tranquille, ils ont ma carte, je me vengerai sur eux.