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Page:Crémieux et Halévy, Le Pont des soupirs - 1868.djvu/29

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Reprise.

Hélas ! noble maîtresse !
        Etc.

Catarina, à Laodice.

Lève-toi, Laodice, et les mets dehors.

Laodice pose au fond à gauche de l’horloge son tabouret et son ouvrage et congédie les suivantes, qui sortent par la gauche



Scène II

CATARINA, LAODICE.
Laodice, revenant près de Catarina.

Voyons, madame, maintenant que nous voilà seules, il faudrait bien nous entendre…

Catarina.

Que veux-tu dire ?

Laodice.

Vous me faites tricoter des échelles de soie comme une femme qui aurait des projets… Et voilà que vous pleurez l’absence de votre mari, comme si vous le regrettiez ; cela manque de logique.

Catarina se levant.

Laodice, tu vas me comprendre… Mais c’est un terrible secret que je vais te révéler : j’aime ! j’aime !

Laodice.

Vous aimez ?… Votre mari ?

Catarina.

Mon mari !… Allons donc ?… Je parle sérieusement ! Il a vingt ans, celui que j’aime ; il est beau, il est brave ; je suis sa vie, il est la mienne ; il se nomme Amoroso, et je ne sais rien au monde de plus étincelant que le rayonnement de son jeune front sous la couronne de ses blonds cheveux !