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Page:Crémieux et Halévy, Le Pont des soupirs - 1868.djvu/30

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Laodice.

Vous l’aimez ?… Mais alors, pourquoi désirez-vous le tour de votre époux ?

Catarina.

Pourquoi ? écoute : Ce matin, avec le jour, Amoroso était sous mon balcon, il chantait et le ciel s’ouvrait pour moi ! Qui ne l’a pas entendu n’a rien entendu ! J’allais lui jeter l’échelle de soie. — Tout à coup, armés et masqués, paraissent quatre bandits… — À leur tête, cet affreux Fabiano Fabiani Malatromba ! — On s’empare d’Amoroso, on l’emmène, on l’entraîne, et voilà pourquoi je regrette mon époux.

Laodice.

Mais, Madame, je ne comprends pas.

Catarina.

Quoi ! tu ne comprends pas… mais tout cela n’arriverait pas, si mon mari était ici. Une fois le doge à Venise, qui fait d’Amoroso son plus intime ami ?… Cornarino ! Qui l’invite à dîner ? — Cornarino ! — À m’accompagner dans ma gondole ou sur la guitare ? Cornarino ! Cornarino !… Voilà ce qu’ont fait et feront toujours les Cornarini !… Et voilà pourquoi je regrette mon époux !

Laodice.

À la bonne heure !… comme cela je comprends !

Catarina.

Pauvre Amoroso ! où l’ont-ils conduit ?

À ce moment deux hommes masqués et enveloppés de manteaux sombres sortent brusquement de la muraille par deux panneaux mobiles, à gauche et à droite.



Scène III

Les Mêmes, ASTOLFO, FRANRUSTO.
[1] Laodice se retournant et jetant un cri.

Ah !

  1. Franrusto, Catarina, Laodice, Astolfo.