Page:Crémieux et Halévy, Le Pont des soupirs - 1868.djvu/48

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Catarina, éperdue.

Il cuit !

Cornarino, bas, à Baptiste, reparaissant.

Pauvre jeune homme ! je l’aimais déjà ! Il me semble qu’il me voulait du bien !…

Catarina, se traînant aux genoux de Malatromba.

Amoroso ! Je ne l’aime pas !… Grâce !…

Malatromba, se mettant également aux genoux de Catarina.

Sa grâce, mais elle dépend de vous… Je viens vous la demander à genoux !

Catarina, reculant à genoux devant Malatromba, qui la suit de même.

Oh ! quelle horrible situation !

Cornarino, sortant de sa cachette par terre, à plat ventre, à part.

Et je suis dans la pendule !

Baptiste, également par terre à côté de Cornarino, à part.

Quelle position pour monsieur !

Tous les quatre sont par terre à plat ventre dans un état d’angoisse et d’émotion extraordinaires, — Malatromba près de Catarina qu’il regarde avec des yeux enflammés, — Cornarino et Baptiste un peu plus haut. — Catarina tout d’un coup fait le geste d’attraper une mouche sur le nez de Malatromba.

Malatromba, surpris.

Que faites-vous, madame ?

Catarina.

Mon Dieu ! mon Dieu ! mais vous voyez bien que je deviens folle !

Baptiste, se relevant et regagnant sa cachette, bas.

Elle devient folle, monsieur.

Cornarino, même jeu.

C’est pour gagner du temps, Baptiste.

Catarina pousse Malatromba, qui manque de tomber à la renverse et se trouve alors assis par terre.