Page:Crémieux et Halévy, Le Pont des soupirs - 1868.djvu/49

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Malatromba.

Voyons, ce n’est pas sérieux.

Catarina.

Quoi donc ?

Malatromba.

Ce que vous disiez là tout à l’heure… que vous deveniez folle ?

Catarina, très-gaie.

Pas sérieux !… pas folle ! (Riant aux éclats.) Ah ! ah ! ah ! ah ! (parlant sur la musique.) Oh ! le doge ! oh ! les Plombs !… (Se relevant, passant à gauche et faisant le simulacre de nager[1].) Le canal Orfano !… l’Adriatique !… c’est fini !… je suis folle !…

Malatromba, se relevant.

Comme ça… tout de suite ?…

DUO
Catarina, venant près de Malatromba.

Mon ami, mon ami,
Laisse-moi t’appeler ainsi !
Ne trouble par aucune phrase
        La divine extase
        De mes sens ravis !
J’ai vu des hommes bien jolis,
Mais jamais, cher ange, crois-moi,
Jamais aussi jolis que toi !
J’irai plus loin, j’avouerai même,
Ô mon chevalier, que je t’aime !

Malatromba.

Tu m’aimes ?…

Catarina.

Tu m’aimes ?… Je t’aime !

Malatromba.

          Elle m’aime !

  1. Catarina, Malatromba.