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Le chef des Dix.
Ah ! bah !… et comment avez-vous fait ?
Baptiste.
Nous avons fait comme cela… (Il fait le geste de donner un coup de poignard.) haigne ! haigne !
Malatromba, se levant.
Il n’en faut quelquefois pas plus pour tuer un homme.
Cornarino.
Surtout quand il a l’imprudence de se trouver au coin d’un bois !
Malatromba.
Il était vaincu… il était sans défense… c’est très-bien !
Il se rassied.
Magnifico, se levant.
Il faut toujours frapper l’homme qui tombe !
Il va pour se rasseoir et tombe à côté de son siège. — Il se relève avec l’aide de Baptiste et se rassied.
Malatromba, aux conseillers.
Vous le voyez, messieurs, le doge n’est plus !
Le chef des Dix.
Pardon… un mot encore !… On rencontre comme cela des gens qui vous disent : nous avons tué le doge… et ils n’ont pas tué le Doge du tout… quand on a tué quelqu’un, il y a un cadavre. — (À Baptiste.) Son cadavre, où est-il ?
Baptiste.
Nous l’avons jeté à la mer qui passait par là.
Le chef des Dix.
Quelles preuves en avons-nous ?
Cornarino.
La mer !