Page:Crémieux et Halévy, Le Pont des soupirs - 1868.djvu/93

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Malatromba.

Attendez un peu… prêtez-moi votre bourse.

Le chef des Dix, la lui donnant.

Voilà.

Malatromba, jetant de l’argent par la fenêtre.

V’lan ! v’lan !

Le chef des Dix.

Que faites-vous ?

Malatromba.

Écoutez… (Cris, plus forts. Il continue à jeter de l’argent ; les cris deviennent tout à fait énergiques.) Eh bien ! qu’en dites-vous maintenant ?

Il revient près du chef des Dix.
Le chef des Dix.

À la bonne heure… Ça, c’est de l’enthousiasme… Mais vous m’avez pris ma bourse… il y avait cinquante francs.

Malatromba.

Oh ! je vous ferai un billet.

Le chef des Dix.

Très-bien, alors…

Malatromba, à demi-voix.

Payable après l’élection.

Le chef des Dix, à part.

Oh ! la canaille !… Il me tient ! (Haut et avec énergie.) Messieurs, il faut nommer Malatromba.

Tous, moins Magnifico.

Oui, nommons Malatromba !…

Malatromba.

Aux voix !… Aux voix !…

Tous.

Aux voix !… Aux voix !…

Ils vont tous écrire et voter debout à la table. Le chef des Dix dépose son bulletin dans l’urne le premier.