Page:Crémieux et Halévy - Le Pont des Soupirs.djvu/40

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        Je mets deux hommes dans l’armoire,
        J’en trouve quatre au lieu de deux !
            C’est à n’y pas croire !
            C’est prodigieux !

Tous.

            C’est prodigieux !
        Mettre deux hommes dans l’armoire,
        En trouver quatre au lieu du deux !
            C’est à n’y pas croire !
            C’est prodigieux !

Malatromba.

        Me dira-t-on quels sont ces gens ?

Les deux espions.

        Ce sont d’infâmes sacripants !
        Ils nous ont assaillis de coups !
(Montrant leurs cottes de mailles sur leurs poitrines.)
        Sans cela, c’était fait de nous !

Cornarino et Baptiste.

Des cuirasses !

Malatromba.

Des cuirasses !Pourquoi ce crime enfin ? Parlerez-vous ?

Cornarino.

            Cet interrogatoire
        Me lasse, à la fin ! — Sans trembler
            Je dirai mon histoire ;
Nous verrons qui des deux a le droit de parler !

Baptiste, à Cornarino.

Monsieur, qu’allez-vous dire ?

Cornarino, à Baptiste.

Monsieur, qu’allez-vous dire ?Assez de vaine crainte !

Tous.

Que va-t-il dire ?

Cornarino.

Que va-t-il dire ? Oui, parlons sans feinte !
Apprenez que je suis…

Tous.

Apprenez que je suis… Parlez !

Cornarino.

Apprenez que je suis… Parlez !Je suis…

(On entend au dehors le refrain de la complainte
du premier acte. — L’amiral Cornarini…)