Page:Crémieux et Halévy - Le Pont des Soupirs.djvu/42

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MALATROMBA.
––––Pourquoi ce sort ? Pourquoi ? l’audace est forte.
––Parce que tous les deux vous êtes des bravi !
BAPTISTE, à part.
––––––Oh ! quelle idée !
(Haut, à Malatromba.)
––––––Oh ! quelle idée ! Eh bien ! qu’importe !
––––––––––Si ces bravi,
––––––––À ta cause fidèles,
––––––––T’apportaient des nouvelles
–––––––––De Cornarini !
TOUS.
–––––––––De Cornarini ?
BAPTISTE, de même.
––––Le doge est mort.
CORNARINO, parlé, bas à Baptiste.

Mort ! Que dis-tu là ?

BAPTISTE.

Je vous sauve, monsieur. Quand, ils vous croiront mort, ils ne chercheront plus à vous pendre et ils vous laisseront vivre tranquille. Dites comme moi.

CATARINA.
––––Le doge est mort. Ô ciel !
AMOROSO, à Catarina.
––––Le doge est mort. Ô ciel ! Console-toi !
CATARINA, à Amoroso.
––Cependant cette voix a fait vibrer en moi
––Comme un certain je ne sais quoi !
––––––––Je suis sûre qu’il ment !
Amoroso, bas.
––Nous le saurons ; je vous dirai comment !
MALATROMBA, à part.
––––––––À moi celle que j’aime !
––––––––À moi le pouvoir suprême !

(Haut.) Mais, vos preuves d’abord !

CORNARINO.
––Mais, vos preuves d’abord ! Seigneur, nous les avons…
––C’est au Conseil des Dix que nous les donnerons.
MALATROMBA.
––Au Conseil des Dix, soit ; nous vous y mènerons.