Bravo ! bravo !
Plaudite cives !… Je suis fort embarrassé… Impossible de déclarer un vainqueur ! Ex æquo ! ex æquo ! Allons ! la troisième et dernière épreuve… l’épreuve nautique. À la barque ! messieurs ! à la barque ! Qu’on apporte les armes ! (Deux gardes apportent deux longues lances de jouteurs.) Mesurez les lances ! Elles sont égales ! Et les chances aussi ! C’est bien ! Rien ne va plus ! Lâchez les doges ! À la barque ! à la barque ! (Cornarino et Malatromba ont pris les lances ; ils montent dans deux bateaux et s’avancent l’un contre l’autre pendant le chœur suivant.)
- Le sort sera contraire,
- Dans ce glorieux combat,
- À Malatromba.
- Son rival va, j’espère,
- Tomber le Malatromba !
- Doge par-ci, doge par-là,
- Etc., etc.
(Les barques se rencontrent, les lances se croisent, le bateau de Malatromba sombre et s’enfonce.)
Bravo ! bravo ! vive Cornarino !
Merci, mes amis, mes chers amis. Quel beau coup je lui ai porté, hein ? Je l’ai fait sombrer, lui et son canot !
Non, cher ami, c’est encore Amoroso qui vous a sauvé !
Lui !
Le bateau de Malatromba avait un double fond ; c’est moi qui ai payé le batelier pour le faire couler !
Chut ! ne le dites pas ! laissez croire à ma vaillance ! et ne me quittez jamais ! Ne faisons que deux à nous trois ! (Malatromba est ramené par des gardes ; il est couvert d’herbes marines.)
Mon cousin…