Page:Crémieux et Halévy - Le Pont des Soupirs.djvu/73

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

TOUS.

Bravo ! bravo !

LE CHEF DES DIX.

Plaudite cives !… Je suis fort embarrassé… Impossible de déclarer un vainqueur ! Ex æquo ! ex æquo ! Allons ! la troisième et dernière épreuve… l’épreuve nautique. À la barque ! messieurs ! à la barque ! Qu’on apporte les armes ! (Deux gardes apportent deux longues lances de jouteurs.) Mesurez les lances ! Elles sont égales ! Et les chances aussi ! C’est bien ! Rien ne va plus ! Lâchez les doges ! À la barque ! à la barque ! (Cornarino et Malatromba ont pris les lances ; ils montent dans deux bateaux et s’avancent l’un contre l’autre pendant le chœur suivant.)

CHŒUR.
––––––––Le sort sera contraire,
––––––––Dans ce glorieux combat,
–––––––––À Malatromba.
––––––––Son rival va, j’espère,
–––––––Tomber le Malatromba !
––––––Doge par-ci, doge par-là,
––––––––––––––––––Etc., etc.

(Les barques se rencontrent, les lances se croisent, le bateau de Malatromba sombre et s’enfonce.)

TOUS.

Bravo ! bravo ! vive Cornarino !

CORNARINO, redescendant en scène.

Merci, mes amis, mes chers amis. Quel beau coup je lui ai porté, hein ? Je l’ai fait sombrer, lui et son canot !

CATARINA, bas.

Non, cher ami, c’est encore Amoroso qui vous a sauvé !

COMARINO, bas.

Lui !

AMOROSO, bas.

Le bateau de Malatromba avait un double fond ; c’est moi qui ai payé le batelier pour le faire couler !

CORNARINO, bas, entre Catarina et Amoroso.

Chut ! ne le dites pas ! laissez croire à ma vaillance ! et ne me quittez jamais ! Ne faisons que deux à nous trois ! (Malatromba est ramené par des gardes ; il est couvert d’herbes marines.)

MALATROMBA, tremblant.

Mon cousin…