Page:Crémieux et Halévy - Le Roman comique, 1862.djvu/68

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––Autour de lui veillait en faisant sentinelle.
––J’entre alors, je.
CLÉOPATRE.
––J’entre alors, je. Fais-moi grâce de ton récit,
––Et réponds-moi d’un mot. — Octave est-il ici ?…
NICANOR.
––Non !…
CLÉOPATRE.
––Non !… Il ne viendra pas ?
NICANOR.
––Non !… Il ne viendra pas ? Non, madame, il résiste !
CLÉOPATRE.
––Voilà donc où j’en suis ! Oh ! triste, triste, triste !
––Depuis vingt ans bientôt, en reine je parcours
––Sur le clavier des cœurs la somme des amours ;
––Et quand, de mes attraits je crois chacun esclave,
––Ma gamme tout à coup se termine à l’Octale,
––Meurs donc, lyre brisée !…

(Elle cherche.)

LA CAVERNE, lui soufflant.

Oubliée en un coin.

LE GOBELETIER.

Elle est décidément lestrée, la jeune fille ; elle souffle, tu besoin.

M. DE SANTARAC.

Bonne éducation.

CLÉOPATRE.

Oubliée en un coin Comme un meuble sans prix dont on n’a plus besoin.

(Cléopâtre parle bas à Nicanor. — Nicanor a un geste d’effroi et d’hésitation. Cléopâtre lui fait signe d’obéir et de sortir. Nicanor indique qu’il se soumet et sort.)

LA RAGOTINIÈRE.

Qu’est-ce qu’ils font ?

L’AUBÉPIN.

Taisez-vous donc ! on n’entend pas les gestes !


Scène III.

CLÉOPATRE, NICANOR, LE PATRE.
NICANOR.
––Reine, voici les fruits que tu m’as demandés !
CLÉOPATRE.
––Et l’aspic ?