Page:Crémieux et Tréfeu, Geneviève de Brabant (1867).djvu/77

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ment dans les remords qui comme des serpents les dévoreront jusqu’au dernier lambeau, si la main de la justice des hommes n’est venue auparavant les frapper de sa balance inexorable.

Il embrassa les deux femmes.
GRABUGE, en larmes.

Pitou !…

PITOU, en larmes.

Sergent !…

GRABUGE.

Tu me fais horreur !

PITOU.

Sergent ! voulez-vous que je vous dise ? eh bien ! vous me dégoûtez !

Drogan, sorti de la boîte, emmène, sur la pointe du pied, Geneviève et Brigitte, qu’il fait cacher dans la cabane.
GRABUGE.

Nous sommes des monstres ?

PITOU.

Plus que ça… des tigres !

GRABUGE.

Il n’y a plus pour nous qu’un refuge ?

PITOU.

Oui, le tribunal de la Providence.

GRABUGE.

Oui, tu m’as compris ?

PITOU.

Oui, j’ai compris. (Il tire son sabre et va pour s’en frapper. Musique à l’orchestre.) Que ce sabre soit le dernier jour de ma vie !

GRABUGE, lui prenant son sabre.

Non, pas de suicide… ce serait un crime de plus… mais tue-moi… et je te tue après !…

PITOU.

Non, je ne veux pas comme ça, ensemble !… Nous formerons un faisceau ?

Pitou s’empare du sabre de Grabuge. Ils s’embrassent et se mettent chacun la pointe de leur arme sous le bras.
GRABUGE.

Pitou, pense à ma tante, moi je pense à ta sœur.

PITOU.

Qui est blanchisseuse…

GRABUGE.

Et que notre sang retombe sur Golo !

Ils enfoncent leur sabre jusqu’à la garde et tournent sur eux-mêmes.