Page:Crépeau - Mascouche en 1910, 1910.djvu/7

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée
6
MASCOUCHE EN 1910

faut encore et surtout, écouler ses produits ; ce qu’ils ne purent faire, faute de débouchés, de chemins, et de moyens de transport suffisants. Aussi bientôt la Compagnie fut-elle obligée de cesser cette exploitation, qui ne fut plus reprise dans la suite.

Ce grand Coteau est, sans aucun doute, l’ancienne rive d’un grand golfe, aujourd’hui le fleuve St Laurent. En effet, d’après le traité géologique de Mgr. J. C. K. Laflamme, « la province de Québec était, à l’époque Champlain, en grande partie, un immense bras de mer, faisant communiquer l’océan avec le lac Champlain, peuplé par les baleines, les marsouins et autres animaux marins, dont on a trouvé les restes sur ses rivages » [1] et même à St Henri de Mascouche, où l’on fit la découverte d’une carcasse de baleine, dans la partie de la Cabane Ronde, appelée la Petite Presqu’île. On trouve aussi, dans toute la région, comme à Montréal, au Lac St Jean, etc., de nombreux coquillages, enfouis dans le sol, à plus de 400 ou 500 pieds au-dessus du niveau actuel du fleuve St Laurent.

Il est aussi digne de remarque, que le territoire du Saguenay était également recouvert par l’eau. Le lac St Jean devait se prolonger loin au sud, jusqu’aux environs de Chicoutimi ; c’est durant l’époque des terrasses, que ce vaste réservoir s’est vidé peu-à-peu, par la rivière Saguenay.

« Durant l’époque quaternaire, trois grandes oscillations se seraient fait sentir dans le continent américain. Un premier mouvement d’élévation, durant l’époque glacière, qui causa peut-être le refroidissement du climat et amena la formation du glacier continental. Un mouvement d’affaissement, durant lequel le glacier fondit et l’océan envahit une partie du continent : étage Champlain. Enfin, un second mouvement de soulèvement : étage des terrasses. » [2].

À une époque beaucoup plus rapprochée de la nôtre, de pareilles et non moins grandes perturbations se produisirent, qui jetèrent l’étonnement et la consternation dans tout le Canada. Voici en effet, ce que nous lisons dans le journal des « sçavants »

Du Lundy, 16 May M. D. C. LXXVIII (1678)

c’est un article bibliographique ayant trait à la Vie de la vénérable Mère Marie de l’Incarnation [3].

« Parmy le détail des vertus de cette Religieuse, (Mère Marie de l’Incarnation) qu’on peut appeler avec raison, la Sainte Thérèse du nouveau monde, et qui peut servir d’un modèle achevé pour les personnes les plus parfaites de l’un et de l’autre sexe, on y trouve deux effets de la nature, que l’on peut mettre avec justice, au nombre des prodiges les plus étonnans. »

  1. Traité géologique par Mgr J. C. K. Laflamme, p. 223.
  2. Traité géologique par Mgr J. C. K. Laflamme, p. 225.
  3. Coups de crayon par F. A. Baillargé, Ptre, p. 70.