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Page:Crépet - Charles Baudelaire 1906.djvu/102

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numéros (27 et 28 février). Les articles n’étant pas signés, il est impossible de faire avec certitude la part de chacun des trois collaborateurs dans les divers articles que contiennent ces huit pages in-4o. Toutefois, ses amis ont attribué à Baudelaire un article d’une cinquantaine de lignes, intitulé : Les Châtiments de Dieu, qu’on trouve, cité sous son nom, dans la Revue critique des journaux de 1848, de Jean Wallon [1]. La page est d’une grande violence, qui s’explique par les circonstances ; mais ce qu’elle a de plus remarquable, c’est une imitation flagrante du style des Paroles d’un croyant. Louis-Philippe, « le Juif errant de la royauté, va de peuple en peuple, de ville en ville ; il fuit devant la République, qui partout le devance… Toujours, et toujours, vive la République ! vive la liberté ! des hymnes, des cris, des pleurs de joie !… Il marchera longtemps encore, c’est là son châtiment. Il faut qu’il visite le monde, le monde républicain, qui n’a pas le temps de penser à lui » . Le galimatias emphatique de quelques autres articles est tel qu’on ne peut y reconnaître le style de Baudelaire. On répugne à croire qu’il ait écrit des phrases du goût de celle-ci : « Un homme libre, quel qu’il soit, est plus beau que le marbre, et

    était bâclé. Les deux numéros parus se vendirent bien, mais les vendeurs oublièrent de nous apporter le produit de la vente… »
    Pour compléter le portrait que trace M. Toubin, ajoutons que, dans un de ses dessins de 1848, Baudelaire s’est représenté avec la moustache, la mouche et une large pointe avançant sur le front.

  1. On le trouvera aussi dans les Œuvres Posthumes.