Page:Crépet - Charles Baudelaire 1906.djvu/105

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À la fin de 1851, les velléités politiques du poète persistent encore. Il figure, comme tout un groupe de poètes, ses amis, Paul Dupont, La Chambeaudie, Gustave Mathieu, parmi les collaborateurs de la République du Peuple, almanach démocratique, publié au bureau du National, et qui est inscrit au Journal de la Librairie, avec cette mention : « Baudelaire, gérant ». Mais sa signature ne s’y trouve qu’au bas d’un petit poème, l'Ame du vin, et sa collaboration à cet opuscule politique a un caractère exclusivement littéraire [1]. Toutes ses sympathies appartenaient non à une fraction du parti démocratique, mais aux idées humanitaires, en prenant le mot dans son sens le plus général ; car il ne s’affilia jamais à aucune secte socialiste [2].

    thet : Monselet et Mignot ; pour Baudelaire : Marc Trapadoux et Leblois. » (Féli Gautier, Documents sur Baudelaire, Mercure de France, n° du 15 janvier 1905. Il doit s’agir de M. Armand Barthet, l’auteur du Moineau de Lesbie, mais je n’ai rien découvert sur ce duel ni sur ses causes.

  1. La bibliographie La Fizelière et Decaux lui attribue un article non signé qui a pour titre : Biographie des excentriques. Il est certain que le style, clair et ferme, n’est pas indigne du poète, que le sujet est de ceux qui avaient pour lui un très vif intérêt, et que sa connaissance de la langue anglaise lui avait permis de faire les lectures nécessaires pour écrire cet article. Mais ces diverses raisons ne suffisent qu’à rendre plausible une conjecture qu’il est aujourd’hui impossible de vérifier.
    On trouvera cet article reproduit dans les Œuvres Posthumes.
  2. Asselineau a cité, dans sa Vie de Baudelaire (p. 32-