Page:Crépet - Charles Baudelaire 1906.djvu/122

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Par l’audace de la pensée et le choix des thèmes traités, ces poèmes firent scandale, mais fondèrent la réputation de l’auteur. Le public compétent, les littérateurs et les artistes proclamèrent qu’un poète original et puissant venait de surgir.

Quelques mois plus tard, Baudelaire trouvait enfin un éditeur pour son volume de poésies vainement offert à plusieurs libraires de Paris.

Il ne fut apprécié à sa valeur que par un ami aventureux de caractère et confiant dans sa fortune, Auguste Poulet-Malassis, fils d’un imprimeur d’Alençon, qui avait longtemps cherché sa voie. Cet élève de l’Ecole des chartes avait, en la quittant, négligé la

quelques défaillances, de quelques douleurs morales que, sans les partager ni les discuter, on doit tenir à connaître, comme un des signes de notre temps. Il nous semble d’ailleurs qu’il est des cas où la publicité n’est pas seulement un encouragement, où elle peut avoir l’influence d’un conseil utile et appeler le vrai talent à se dégager, à se fortifier, en élargissant ses voies, en étendant son horizon. »

Dans ses curieux Lundis d’un Chercheur (Caïman n-Lévy, 189/4), le vicomte de Spqelbercii de Lovenjoul rapporte que cette note est communément attribuée à M. Emile Montégut.

Léo Lespès, en publiant le Vin des honnêtes gens (l’âme du Vin), et le Châtiment de l’Orgueil dans son Magasin des Familles, y avait aussi joint une note, au moins aussi savoureuse que celle de la Revue des Deux-Mondes :

« Ces deux pièces sont tirées d’un livre intitulé, les Limbes, qui paraîtra très prochainement et qui est destiné à reproduire les agitations et les mélancolies de la jeunesse moderne. »