Page:Crépet - Charles Baudelaire 1906.djvu/124

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Le poète se hâta d’accepter. Il ne recevrait pour son travail qu’une rétribution clés plus modiques (vingtcinq centimes par exemplaire), mais il aurait la joie de se voir imprimer en jolis caractères, sur beau papier, et avec un soin typographique auquel il n’était pas accoutumé (i).

pelle « le bohémianisme », tous deux accusaient de la recherche dans leur toilette : M. Tourneux a noté, sur le chef de Poulet-Malassis, « certains chapeaux gris dont le poil se moirait au souffle de la brise », qui ne feraient pas mauvaise figure auprès du fameux tube a bords plats et évasé du haut, que Baudelaire s’irritait de ne pouvoir trouver à Bruxelles : tous deux étaient passionnés de belles typographies et faisaient habiller leurs livres chez les plus fameux artistes de la reliure. Enfin Malassis avait assez de souplesse d’esprit pour comprendre même la littérature qui n’avait pas ses préférences, — et il était aimable, qualité que Baudelaire prisait entre toutes, chez ses amis.

L’activité de l’éditeur ornais avait inspiré à Charles Monselet ce quatrain :

Dans le chef-lieu d’Alençon

On imprime, on imprime,

Dans le chef-lieu d’Alençon,

On imprime tout au long.

(i) Sur les conditions du traité conclu avec PouletMalassis et sur tous les incidents de l’impression des Fleurs du mal, qui dura cinq mois, voir le Charles Baudelaire, Lettres, année 1857.

Le fac-similé du traité conclu entre le poète et l’éditeur, — tout entier de la main de Baudelaire, — a été reproduit dans le n° de la Plume, i or juillet 1893. (M. Jules Le Petit, Noies sur Baudelaire.) Nous y lisons que deux ouvrages étaient prévus, les Fleurs du mal, et Bric-à-brac esthétique.