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PRÉFACE



Voici quelques mois, la Société du Mercure de France forma le double projet de réunir les lettres de Baudelaire et celles de ses œuvres que n’avait pas recueillies l’Édition définitive de MM. Calmann Lévy.

Des unes et des autres, il y en avait un bon nombre dans l’ouvrage de M. Eugène Crépet[1] et non les moins importantes. Faut-il le rappeler ? C’est lui qui a révélé les journaux intimes du poète, Mon cœur mis à nu et Fusées, qui a mis au jour les billets à Sainte-Beuve, à Poulet Malassis, à Flaubert, à Ancelle… Je m’arrête : les Baudelairiens désignent couramment l’ouvrage du nom de son auteur, et ceci en dit assez sur le crédit où ils le tiennent. — Donc le Mercure de France me demanda l’autorisation de prendre dans « le Crépet » les pièces dont il avait besoin.

Ce ne fut pas sans une assez vive hésitation que j’envisageai d’abord de la donner. Mais on excipa de l’intérêt supérieur des lettres, qu’a servies d’un cœur si passionné l’éditeur des Poètes Français et du Trésor Épistolaire ; on me protesta que celui-ci n’aurait certainement pas refusé son concours à une entreprise qui plaçait Baudelaire sur le plan des grands

  1. Charles Baudelaire, Œuvres Posthumes et Correspondances inédites, précédées d’une Étude biographique par Eugène Crépet, in-8o, Paris, Quantin, 1887.