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Page:Crépet - Charles Baudelaire 1906.djvu/15

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Après avoir constaté les résultats inespérés de ses recherches, M. Eugène Crépet pouvait conclure : « Je crois avoir le droit de dire qu’aucune publication sur la vie ou sur les œuvres de Baudelaire ne renferme autant de matériaux de cette qualité. Je serais même en mesure d’établir que presqu’aucun document du même ordre ne peut plus se produire. » Le temps n’a point démenti cette affirmation qui, voici vingt ans, put sembler un peu téméraire. Les lignes fondamentales de la vie de Baudelaire, du Baudelaire le plus récent, — tel qu’il résulte des dernières publications, — étaient toutes dans l’Étude biographique de M. Eugène Crépet. Il n’est même que juste de dire qu’elles lui ont été souvent empruntées.

Cependant, depuis 1887, de nombreux documents ont paru, qui, s’ils n’apportaient pas de révélations capitales, n’en demeurent pas moins fort précieux, tant pour l’explication de l’œuvre baudelairienne que pour l’évocation de l’atmosphère où vécut son auteur. Ainsi, La Plume a étudié la vie de Jeanne Duval et dégagé l’influence qu’exerça la trop fameuse Vénus noire sur son malheureux amant ; Le Tombeau de Charles Baudelaire a essayé de pénétrer « l’architecture secrète » des Fleurs du Mal, ouvrant par là une voie féconde. Sur un signe de M. Maurice Tourneux, la Présidente est apparue, dans un éclair d’or et de soie, pour revendiquer les pièces admirables qui lui furent dédiées. Empruntant sa méthode à l’art de la mosaïque, M. Féli Gautier a fait tenir l’œuvre du poète dans l’étude de sa vie. M. Camille Lemonnier a raconté une des conférences de Bruxelles, Cladel une correction d’épreuves chez son maître, M. Georges Barral ses entretiens avec Baudelaire, en 1864, M. Catulle Mendès, la dernière nuit que celui-ci, encore vaillant, ait passée à Paris… Est-ce là tout, non certes ! Mais je ne puis énumérer ici tant de livres et d’articles qu’on trouvera mentionnés ou copieusement cités à leur place. — Toutes ces publications forment le pre-