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Page:Crépet - Charles Baudelaire 1906.djvu/226

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de Cherbourg pour embrasser « ce maître à la fois doux et sévère (i) ». Un mois et demi après le retour de Baudelaire à Paris, le i5 août 1866, M. Champlien in écrivait à Poulet —\lalassis :

«… Baudelaire va bien. Ira-t-il mieux ? J’en doute. La personne qui lui a montré le plus de vives sympathies a été M" 10 Meurice.

» Je lui avais écrit que j’étais certain des excellents résultats qu’on obtiendrait par la musique, et j’en parlai, par avance, à Baudelaire, en insistant sur Wagner, ce qui lui occasionna des émotions vives, rien qu’à l’idée d’entendre ces morceaux.

» BraAement, M mc Meurice apporta la partition du Tannhauser, et l’effet fut tel que celui que j’attendais. Je n’étais pas à la séance, mais M me Meurice m’a raconté les vives impressions de Baudelaire. Malheureusement, elle vient de partir pour le bord de la mer ; également M œe Manet, qu’on aurait pu prier de la remplacer, et Baudelaire va rester sans musique jusqu’à la fin de l’automne.

« Baudelaire jouit d’une excessive vitalité et a envie de guérir. Je Tai bien vu, au courage avec lequel il prend ses douches. »

M. Champfleury, de concert avec quelques-uns des plus intimes amis de Baudelaire, lit des démarches pour obtenir du ministère de l’instruction publique une subvention mensuelle qui soulageât la bourse épuisée de M me Aupick et lui permît de suffire aux lourdes dépenses de la maison de santé. Le ministère donna, en octobre 186G, une première somme de cinq cents francs.

(1) Léon Gladel a raconté cette dernière visite et le pèlerinage qu’il fit, quelques années après, au cimetière Montparnasse, dans un article intitulé : la Tombe de Baudelaire (La Plume, 5 octobre 1890).