« C’était un esprit exalté, plein parfois de mysticisme et parfois d’une immoralité et d’un cynisme (en paroles seulement du reste), qui dépassait la mesure ; en un mot c’était un excentrique, transporté d’enthousiasme pour la poésie, récitant des vers de Hugo, Gautier, etc., à tout propos, et pour moi et beaucoup de nos camarades c’était une cervelle à l’envers. »
Pour cette période de la vie de notre poète, à ce témoignage d’un labadens qui désire garder l’anonyme, se joint celui d’un autre camarade, M. Hignard, qui l’a connu au collège de Lyon, « fin et distingué bien plus qu’aucun de ses condisciples », et l’a retrouvé à Paris « changé, attristé, aigri ». Baudelaire, de Louis-le-Grand, envoya une pièce de vers à M. Hignard (1839), — déjà tristes et las :
- Tout à l’heure je viens d’entendre[1]…
Enfin, M. Emile Deschanel, encore un condisciple, nous fournit d’intéressants renseignements sur des escapades littéraires dont il était le complice[2] :
« Pendant les classes de mathématiques, nous passions le temps à nous écrire des bouts-rimés au courant de la plume.
- ↑ V. cette pièce dans le Charles Baudelaire, Œuvres posthumes. Une autre pièce :
- Hélas ! qui n’a gémi sur autrui, sur soi-même…
- ↑ Journal des Débats, 15 octobre 1864.