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Page:Crépet - Charles Baudelaire 1906.djvu/382

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m’a-t-il dit, tu seras content, tu y retrouveras deux mots obligeants sur Fromentin ; mais ce qui te sera au moins aussi agréable, une appréciation qui n’a rien des banalités convenues, des choses ingénieuses qui souvent vont au fond, un mépris vigoureux des jugements vulgaires joint à une chaleur sincère. »

» C’était plus qu’il n’en fallait avec votre nom pour me rendre curieux et je vous ai lu en gourmand qui ne se hâte pas. — Les deux numéros de la Revue française 1} sont là ; Eugène les trouvera en rentrant et je ne doute pas qu’il en partage mon impression qui est toute d’approbation et de contentement.

» Je n’ai pas une individualité assez précise pour être exclusif. J’estime même chez un adversaire, en politique par exemple, car c’est sur ce terrain que je me sens le plus entier, la violence des convictions, et, dans un entretien régulier, je suis assez disposé aux concessions. Cependant, à travers mon éclectisme, j’estime l’absolu chez autrui, je suis homme à tolérer presque les exagérations — à cette condition que l’on ne m’appellera ni voleur ni canaille sous prétexte de me

l’original de cette lettre signée seulement Armand, et, sans avoir une certitu-de absolue sur son origine, nous croyons pouvoir en risquer l’attribution à M. Dumesnil, ancien condisciple de Baudelaire, et qui, nous a-t-on rapporte, l’aurait obligé plusieurs fois de ses conseils et de son influence — de cette dernière, notamment, pour lui obtenir une pension ou des secours du ministère d’Etat où il occupait une haute situation. L’Eugène dont il est ici question serait Eugène Fromentin, intime ami de M. Dumesnil.

(i) C’est donc du Salon de 1859 qu’il s’agit (Revue française, ro et 20 juin, i er et 20 juillet 1859).