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trèrent en relations (1845), on prétendait que le poète « avait déjà un volume de vers tout prêt pour l’impression ».

M. Prarond est encore plus affirmatif et plus précis :

« Voici, et sans nul doute, les titres des pièces dites par lui, vers ce temps (1843), entendues par nous, par moi :

« L’Albatros, la seule pièce bien certainement rapportée de son voyage, c’est-à-dire composée pendant le voyage ; Don Juan aux enfers, la Géante ; la pièce XXV[1], Je t’adore à l’égal de la voûte nocturne, écrite après la connaissance de Jeanne[2].

« Une charogne ; XXXIII. Une nuit que j’étais près d’une affreuse juive, une des plus anciennes pièces de Baudelaire, puisque c’est, avec Don Juan aux enfers, une des premières que je lui ai entendu réciter ; À une Malabaraise ; le Rebelle ; les Yeux de mon enfant ; CXXIII. Je n’ai pas oublié, voisine de la ville, une des plus anciennes ; CXXIV. La Servante au grand cœur, une des plus anciennes aussi ; CXXVII. La diane chantait dans la cour des casernes, déjà parfaite et arrêtée. Cette pièce doit se rapporter à un temps où, demeurant avec sa mère et son beau-père le général, il entendait en effet la trompette matinale ; l'Ame du vin ; le Vin du chiffonnier ; le Vin de l’assassin (Allégorie. Je me rappelle bien, du moins, les deux premiers vers).

« Je suis certain que toutes ces pièces étaient composées avant la fin de 1843.

« Baudelaire, ma mémoire m’en convainc, a toujours beaucoup remanié et corrigé ses vers, jusqu’au jour où il les a publiés dans des revues, dans des journaux, dans la Revue des Deux-Mondes, et enfin en librairie, sous le nom de Fleurs du mal. »

  1. Toutes les indications de numéros, qui suivent, sont prises, par M. Prarond, de l’édition des Œuvres complètes.
  2. Jeanne Duval, la maîtresse qui a suggéré au poète nombre de pièces des Fleurs du mal (Voir plus loin, ch. IV.)