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LES CHANSONS.



JEAN FROISSART


Un nom s’impose encore à nous pnr son illustration, c’est celui do Jean Froissart, le chroniqueur admirable qui a tracé le tableau le plus coloré et le plus vivant du xiv « siècle, et donné un mouvement si dégagé et si gracieux à la prose narrative. Jean Froissart n’est pas seulement un prosateur exquis, inimitable, c’est aussi un poëte. Il est "vrai qu’il s’en faut de beaucoup que le poëte soit égal au prosateur ; on rencontre quelquefois, pourtant, dans ses vers un peu de cette vivacité et de cette franchise d’allure, de ce tour heureux, de ce charme naïf qui distingue les beaux récits de sa chronique, et qui nous font lire avec délices le chapitre de la mort de Robert Bruce ou le chapitre intitulé : « Comment le roi Edouard dit à la comtesse de Salisbury qu’il convenoit qu’il fût aimé d’elle, dont elle fut fort ébahie. »

Nous avons de Jean Froissart un très-volumineux recueil de poésies, qui contient les pièces suivantes : le Orloge amoureus ; le Ditlié de la fleur de la margherite ; le Débat du cheval et du lévrier : le Trettié de l’espinelte amoureuse ; le Joli buisson de jonesce ; le Dit dou florin ; la Plaidoierie de la rose et de la violette : le Paradis d’amour ; le Temple d’amour ; un trettié amoureus à la loenge dou joli mois de mai ; le Dit dou bleu chevalier ; îa Prison amoureuse ; des lais (au nombre de 12) ; des pastourelles (au nombre de 3f7), des chants royaux (au nombre de 6] ; des ballades (au nombre de 37) ; des virelais (au nombre de 13) ; et grande foison de rondeaux (au nombre de 103). La plus ancienne copie de ce recueil est datée de 1393.

Citons quelques vers de Frcissarl.