Page:Crépet - Les Poëtes français, t1, 1861.djvu/429

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    Que quinze ans n’ay, je vous dis ;
Moult est mes trésors jolys,
S’en garderay la clavette[1] ;
Sui-je, sui-je, sui-je belle ?

    Bien devra estre hardis
Cilz, qui sera mes amis,
Qui ora tel damoiselle ;
Dictes moy se je sui belle ?

    Et par Dieu, je li plevis[2],
Que très loyal, se je vis,
Li seray, si ne chancelle ;
Sui-je, sui-je, sui-je belle ?

    Se courtois est et gentilz,
Vaillans, apers[3], bien apris,
Il gaignera sa querelle ;
Dictes moy se je sui belle.

    C’est uns mondains paradiz
Que d’avoir dame toudiz[4],
Ainsi fresche, ainsi nouvelle ;
Sui-je, sui-je, sui-je belle ?

    Entre vous, acouardiz,
Pensez à ce que je diz ;
Cy fine[5] ma chansonnelle ;
Sui-je, sui-je, sui-je belle ?

  1. La clef.
  2. Je lui promets.
  3. Franc, aimable.
  4. Tous les jours.
  5. Ici finit.