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452 DIX -NEUVIÈME SIÈCLE.

Distrait d’aimer, sans écouter mon père,

11 l’entendit me parler d’avenir ;

Je n’en ai plus, s’il n’y veut pas venir.

Par lui je crois, sans lui je désespère !

Sans lui, mon Dieu ! comment vivrai-je en toi ?

Je n’ai qu’une âme et c’est par lui qu’elle aime ;

Et lui, mon Dieu, si ce n’est pas toi-même ;

Malheur à moi !


ROMANCE

s’il l’avait su


S’il avait su quelle âme il a blessée,

Larmes du cœur, s’il avait pu vous voir,

Ah ! si ce coeur,trop plein de sa pensée,

De l’exprimer eût gardé le pouvoir,

Changer ainsi n’eût pas été possible ;

Fier de nourrir l’espoir qu’il a déçu,

A tant d’amour il eût été sensible,

S’il l’avait su.


S’il avait su tout ce qu’on peut attendre

D’une âme simple, ardente et sans détour,

II eût voulu la mienne pour l’entendre.

Comme il l’inspire, il eût connu l’amour.

Mes yeux baissés recélaient cette flamme ;

Dans leur pudeur n’a-t-il rien aperçu ?

Un tel secret valait toute son âme,

S’il l’avait su.


Si j’avais su, moi-même, à quel empire

On s’abandonne en regardant ses yeux,